Les environs de Tiergues Le sol de Tiergues bénéficie d'une importante couche de marne (argile) qui a permis l'installation de deux briqueteries.
- la briqueterie Azam, sur la D 3 vers Saint-Rome de Cernon. Elle est mentionnée en 1848. L'argile était broyée sous une meule puis transportée vers l'atelier ; le séchage se faisait dans un four vertical. Vers 1910, 10 à 15 ouvriers y travaillaient et l'électricité était fournie par le moulin de Cinzelles (vallée de la Sorgues). L'activité cessa en 1969. La maison visible en ce lieu aujourd'hui n'a gardé que le muret en souvenir ! - la briqueterie Calmes à la sortie de Saint-Affrique vers Tiergues. Elle est mentionnée vers 1852, employait six ouvriers, le séchage et le stockage se faisait à l'air libre sous une protection contre la pluie. Son activité cessa en 1971. Le bâtiment d'aujourd'hui garde encore des traces de l'ancienne zone de chargement :
- Quelques centaines de mètres plus bas, sur la gauche, une jasse rénovée est nichée dans un écrin de verdure ; dans le jardin, un four à pain :
Plusieurs fermes ou hameaux entourent le village : Canissac, Soulsou, Baldassé, Mas Rougier :
- Canissac se situe de l'autre côté de la route de Saint-Affrique, on peut se repérer à cet ancien transformateur :
C'est un domaine agricole important, reconnaissable de loin par son silo de briques ; il était mentionné sur la carte de Cassini dès 1766. Au XVIIIe siècle, le hameau comptait six familles et 51 habitants. Le recensement agricole de 1811 fait état de deux élevages de brebis (440 têtes) et d'un puits communal.
A Canissac, à 4 km au Nord-Est de Saint-Affrique et 500 m au Sud de la D 993, ont été recueillis 3 anses d'amphores italiques vinaires Dressel 1 et des tessons de céramique sigillée. (J. Poujol, 1986)
- Soulsou était un domaine agricole qui comptait 300 brebis en 1811.
La petite histoire de Soulsou rédigée par les propriétaires :
"Soulsou fait partie des 117 lieux-dits de la commune de Saint-Affrique. Il appartenait depuis le 17e siècle au domaine de Saint-Privat, propriété de la famille Singla. En 1840, Antoine-Joseph Singla acquiert le château de Valhauzy et ses terres.
Son fils, Eugène Fleury Singla (0825 - 1907), parcourt ses champs à cheval. Pour faciliter ses déplacements, il fait construire le pont de pierres de taille qui enjambe la Sorgues à Vailhauzy. La légende familiale veut que l'architecte Eugène Viollet - Leduc, sur la route de Carcasonne, ait été hébergé par Eugène Fleury. Il aurait tracé les grandes lignes et proportions pour la rénovation de la ferme de Soulsou et pour celles du château de Vailhauzy. D'où le caractère élégant de cette ferme caussenarde ; et la ressemblance du château avec celui de Pierrefonds.
En 1869, quatre ans après le début des travaux à Soulsou, Eugène Fleury fait inscrire ses initiales "E. S." sur les deux murs pignons du bâtiment principal : en médaillon sculpté côté nord ; en médaillon forgé sur le balcon, côté sud.
La guerre de 1870 et ses conséquences obligent Eugène Fleury à mettre tout son domaine en vente. Son fils, Antonin Singla rachète Soulsou en 1920. La propriété est mise en fermage.
En 1970, Paul Singla reprend l'exploitation en direct. Dans la tradition familiale, il crée, entre autres et de toutes pièces, une grande étendue boisée qui s'étend depuis les bâtiments de la ferme jusqu'au Puech Loudi (La Quille).
En précurseur, Philippe Singla, son fils, se lance dans l'agriculture de conservation des sols. Depuis 1976, à Soulsou, le semis direct remplace le labour.
La rénovation des bâtiments de ce patrimoine familial est en cours depuis 2010.
Le rez-de-chaussée est une superbe voûte typique des Avant-Causses. La lavogne est toujours présente et les trois sources , dont deux en eau, sont visibles : la première est sous l'escalier, la seconde dans un puits fermé près de la maison, la troisième est à 650 m par le chemin menant à Vailhauzy ; elle est datée de 1868.
Origine du nom "Soulsou" : Soul, variante de Sal (1) est une racine pré-indo-européenne au sens de cours d'eau, marécage. Sal peut avoir un sens oronymique à côté du sens hydronymique.
Le nom occitan ""solh, sulh" (2) qui signifie fondrière, bourbier ayant pour synonyme "trépador, pesquiera" a la même racine "sal"'. (Raymond Guibert)
Soulsou = petite source, petite fontaine.
(1) Dictionnaire des noms de lieux, Jacques Astor,
(2) Dictionnaire Occitan - Français, Louis Alibert.
Au lieu-dit "Montagne des Anglais", la nécropole de Soulsou, à 300 m de la ferme (L : 2,913 316, l : 43,969 126, alt : 650m), est un ilmportant cimetière "wisigothique", divisé en trois parties autour de bâtiments. Deux sont détruits, le troisième montre encore quelques tombes en caisson formées par des dalles (4 ou 6) posées de chant, une ou deux formant la couverture. Sans préservation, ce site est amené à disparaître ...
Des fouilles effectuées en 1901 sous la surveillance d'Emile Carthillac ont mis au jour des perles de verre, des plaques-boucles, des bagues en argent et en bronze.
Entouré de 180 ha de terre, des scientifiques y étudient des méthodes de préservation des sols et de nouvelles cultures qui permettront d'affronter le changement climatique.