Vendeloves est le premier village de la "vallée de la Sorgue". Et c'est le dernier vers le sud dépendant de la commune de Saint- Affrique. Il est à faible altitude, seulement 30 m au-dessus de la rivière (en moyenne).
Le nom possède une racine galloise hydronymique "vindo" qui signifie blanc, eau claire ; le suffixe "love", lobaen en occitan a pour racine pré-celtique "lip" qui a un sens oronymique ou hydronymique. Vendeloves se situe au bas d'un plateau rocheux où coule une source. (Raymond Guibert)
Quand on se promène sur le chemin qui longe le Puech Long, l'eau sort de partout ce qui est du plus bel effet en hiver !
Autre explication sur l'origine du nom : "montagne des louves", ven (ou van) montagne, et lobas, louves.
L'existence de Vendeloves est attestée depuis fort longtemps et ce village a toute une histoire. Il y avait autrefois un château qui appartenait à une famille liée aux coseigneurs de Caylus. En l'an 942, une donation fut faite à Vabres du prieuré de Saint-Cyrice et Sainte-Julitte dite de "Valle Sorga" (parrochia Sansti Sirici de Valle Sorga), donation confirmée par le pape Pascal en 1116. L'église Sainte-Julitte fut reconstruite en 1882.
En 1302, la terre de Vendeloves appartenait à parts égales à Guillaume Jourdain, seigneur de Montlaur et à Barthélémi de Caylus, seigneur de Lunas. Aux XIIIe et XIVe siècle, Vendeloves compte 68 feux (un feu = 5 personnes). En 1445, la terre de Vendeloves fut vendue à Pierre de Blanc. En 1600, Guillaume de Pomarède, seigneur de Gissac devint propriétaire de la totalité de Vendeloves pour laquelle il rendit hommage en 1607. Puis en 1743, elle devint possession de François de Sambucy de Courtines.
Déjà, à la fin du Moyen-Age, Vendeloves ne conserve que des parties de Courtines et une maison du seigneur sans caractère spécifique. Aujourd'hui, la seule trace du château, ce sont deux meutrières situées dans le soubassement d'une maison dans la petite ruelle qui contourne l''église, l'une des plus anciennes du village.
Sources :
- Bourgeois Ginette "Châteaux de la vallée de la Sorgue". Une route, des châteaux, des hommes.
- Soutou André "Quelques églises rurales (XIe - XIIIe) dans Annales du Midi, 1969.
L'importance du village tient aussi à sa situation au coeur de la voie de communication entre le Vabrais et le Lodévois.
Dès la haute antiquité, des voies permettent de fixer le trafic et favoriser les échanges. Au Moyen-Age, due sans doute à l'abbaye de Vabres, une voie permet de réunir, par les rives de la Sorgues, le Vabrais et le Lodévois. Partant de Saint-Affrique, la voie passe sur la rive gauche de la Sorgue par Couat, Vendeloves, Le Guillaumet, Lapeyre où elle franchit la rivière puis, par la rive droite, rejoint Versols, Saint-Félix de Sorgue, Saint-Maurice de Sorgue. Changeant encore de rive, elle passe par Moulés, Tournadous, Saint-Xist, Le Clapier, Bouviala, avant de descendre par le col de Pethus, sur Lodève.
Au Moyen-Age (1180), le flux empruntant la vallée de la Sorgue est important. On transporte à destination ou en provenance du Languedoc des matériaux et des produits tels que textiles, peausseries, produits laitiers (fromages), bétail, vin, salaisons, et même du métal qui circule à l'état brut ou sommairement dégrossi (charges de plomb ou de cuivre).
Emprunter la voie Vabres - Lodève n'est pas gratuit. Il faut s'acquitter d'un péage situé le plus souvent au franchissement d'un cours d'eau, à Montpaon par exemple. La voie qui passe à Vendeloves perdurera jusqu'à la construction au XVIIIe siècle de la route d'Albi - Les Cévennes qui passe par Cornus. Elle tombera alors en désuétude et sert aujourd'hui de chemin de randonnée.
Source : Douzou Alain "Echanges et relations commerciales entre Rouergue et Bas-Languedoc au XIIe siècle" .
Pour aller à Vendeloves, sortir de Saint-Affrique vers la vallée de la Sorgue par la D 7.
A 4 km de Saint-Affrique, niché dans la vallée verdoyante, c'est un village en extension, accueillant de nouveaux quartiers.
Sous le pont, on peut deviner la trace de l'ancien guet ; après une noyade, il fut décidé de construire un pont :
Mieux vaut se garer et parcourir les ruelles tortueuses à pied ; dominé par son église, le village dévoile une place dominant le terrain de boules, une Vierge devant l'église datant de 1870, un calvaire, une grande niche votive, et des détails :
L'eau est présente aussi au village, le lavoir rénové en 1955 est au fond du terrain de pétanque, (il a été récemment nettoyé par des bénévoles) et un robinet vissé à même la roche donne l'eau dans la rue :
Le terrain de boules a été construit après un mouvement du sol ; un ruisseau, le Merdanson, traversait le village avant de se jeter dans la Sorgue, il fut englouti et le terrain de pétanque fut aménagé ; il reste une trace de l'ancien pont dans le mur où se trouve le lavoir.