- Le pressoir médiéval
Le grand site touristique de Savignac est le pressoir en pierre (monument historique inscription par arrêté du 7 août 1980), du type en écusson. (cad. AR 179) Il est situé à quelques km en montant par rue du pressoir médiéval.
Le pressoir est annoncé par ce panneau sur la droite. On le découvre dans la forêt au bout d'un chemin sinueux et escarpé jalonné de repères tracés en rouge.
L'histoire de sa découverte :
Emile Cartailhac avait repéré le pressoir de Savignac en 1867 et l'avait attribué à un peuple pasteur des âges préhistoriques. Des fouilles demandées par la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron permirent de dater la découverte de la dernière période mérovingienne ; il supposa être en présence d'un pressoir médiéval !
D'après l'Abbé Hermet, une pierre cubique creusée d'une cavité sur la face supérieure et d'entailles latérales était semblable à d'autres découvertes en Grèce et en Asie Mineure et présumées être des contrepoids de pressoirs. Quand, en 1912, il s'intéressa au mégalithe de Savignac, il aperçut le même type d'équipement tout près de la maie. Au cours d'une séance de la Société des Lettres, il déclara : " A Savignac, la table du pressoir et le contrepoids se trouvent réunis et cet ensemble est, je crois, un fait unique en Aveyron et peut-être même en France".
(D’après Jean Poujol dans « Inventaire des sites et vestiges archéologiques de la région de Saint-Affrique », 1986).
Photos du contrepoids (haut), des entailles du pressoir et d'une partie de l'habitat.
- Les sarcophages :
Dans le Rougier, l'ensemble Savignac - Bedos, traversé par le Dourdou, aurait été au coeur d'une vaste villa gallo-romaine ; au Moyen-Age, l'ensemble aurait éclaté. Adossé à l'Avant-Causse, il fut peut-être le centre de cette villa ! La période d'occupation paraît être continuelle comme pour l'établissement de Bedos où l'on a retrouvé des céramiques du 1er siècle avant J.C. au 5e siècle après.
Un sarcophage du Haut Moyen-Age avait été exhumé au milieu du XIXe siècle, toujours visible sur place. Depuis, les recherches archéologiques ont mis au jour de nombreuses tombes comme :
- Le Pompidou, tombe isolée taillée dans le grès du Trias en place, sans couvercle, vide de son contenu.
- Le site Puech Capel composé de 6 tombes éparpillées, creusées dans le grès, très érodées, en danger de disparition. - Le Deves de Séverac : deux cuves creusées côte à côte, de grande dimension, 4,50 m au total ; elles sont originales de par leur bâti qui en fait des tombes "jumelles" de taille différentes. Décrits par Jean Poujol en 1986 dans « Inventaire des sites et vestiges archéologiques de la région de Saint-Affrique » - La Roque : petite tombe isolée, très érodée, qui présente des cupules dont la taille fait penser à une sépulture d'enfant. - La cuve de la clairière du bois du Portalet
Dans son étude concernant "les premiers vignerons de la haute vallée du Tarn", Alain Vernhet rapporte les propos du professeur H. Enjalbert qui affirme que "l'augmentation de la population et une certaine spécialisation agricole favorisèrent le développement du vignoble à partir des IXe, Xe et XIe siècles". C'est également l'opinion de Sylvie Causse-Taroutier qui mentionne de nombreuses donations de terrains plantés de vigne à l'Abbaye de Vabres aux alentours de 946 et 988. L'auteur ajoute : "A l'époque carolingienne, dans les monastères, le pain tient la première place avec 4 livres par personne et par jour, mais le vin tient également une grande place et son existence est attestée dès le déduit du IXe siècle".
Comme partout autour de Saint-Affrique, les versants ensoleillés de Savignac étaient plantés de vignes. Tout laisse à penser qu'à l'époque carolingienne, il se consommait beaucoup de vin et que notre rocher évidé en forme d'écusson fut sans doute le grand pressoir du domaine comtal de Savignac donné un mercredi du mois de janvier 935 à l'Abbaye de Vabres.
A propos de la cuve trouvée dans la clairière du bois du Portalet, Jean Poujol écrit : "Malgré sa ressemblance avec un pressoir rupestre, sa vocation est toute autre. Au siècle dernier, le champ aujourd'hui en friche était une vigne et le propriétaire aurait creusé ce rocher pour préparer sur place son sulfate".
- La tour du Puech de la Baume
Ses ruines sont situées à droite de la route de Péret, accessibles par chemin débutant au niveau du ferradou, et au dénivelé positif assez fort. (voir plan)
Jean Poujol a écrit ces trois pages (Cahier d'Archéologie Aveyronnaise n° 9) à son sujet montrant qu'elle était le lieu de paiement du péage au profit du comte de Rodez.
Aujourd'hui, on peut encore voir la base partielle de la tour :