Encore une église très bien conservée. Elle a remplacé l'ancienne chapelle Saint-Vincent. Elle fut utilisée pour la dernière fois en 2011, exceptionnellement, pour l'enterrement d'Edouard Peyre, alias Jacques Vaizy.
Deux statues se trouvaient de chaque côté de la porte, en hauteur ; elles ont été retirées par mesure de sécurité !
Là voici dans son état actuel : Le chemin de croix est intact, les vitraux ont été restaurés en 1991 (plomb), statuts et autres ornements sont en bon état, sauf l'accès à l'étage du clocher est interdit par mesure de sécurité. Une statue vouée à Saint-Antoine de Padoue et une autre représentant la vierge vêtue de noir : Le reste de la chaire, la sacristie, détails du plafond et quelques objets divers complètent l'inventaire de l'église de Vailhauzy :
Au milieu d'un quartier flambant neuf et moderne, le cimetière rappelle l'histoire avec sa tour :
C'est en fait un lieu privilégié de l'histoire locale qui fut abandonné, délaissé puis ignoré ! Cette tour flanquée de cyprès, quadrangulaire, droite et sobre n'est autre que le clocher de l'ancienne église de Vailhauzy dédiée à Saint-Vincent, patron des vignerons. Sur le coteau, elle était entourée des laisses plantées d'arbres fruitiers et de vignes. A l'écart des habitations comme le sont, dans les anciennes paroisses, les églises antérieures au XIIIe siècle. Elle dépendait du collège des prêtres de Saint-Affrique. Elle fut église principale jusque vers 1861, époque où elle fut remplacée par l'actuel édifice. On y accédait par un chemin encore visible aujourd'hui (près de la borne D 50 au Mas de l'Arché).
En 2004, une équipe de la S.A.R.A.C. s'est rendue sur place pour relever un plan à partir des ruines et du clocher : Le bâtiment comportait une nef s'ouvrant sur l'extérieur et accolée au clocher. Le choeur a la forme d'un hexagone très particulier ; un peu plus étroit que la nef, il s'ouvrait sur elle par un arc triomphal dont on voit les vestiges du côté droit. L'ensemble est différent du polygone gothique et du carré prè-roman.
Le clocher possède deux portes, l'une sur la nef, l'autre sur l'extérieur et deux ouvertures en forme de trapèze, très étroite vers l'extérieur. Seule la porte extérieure du clocher est ornée d'un linteau avec une accolade horizontale à la pointe tournée vers le haut avec une sculpture en "X". C'était une tour de garde au sommet de laquelle montaient les sentinelles qui veillaient sur la sécurité du pays en avertissant de l'approche des ennemis à l'époque des invasions Sarrasines ou celle des routiers ou des guerres civiles.
Cet édifice a été abandonné pendant un siècle et demi ! Impssible de savoir si la nef était voûtée et quelle ornementation pouvait décorer l'arc triomphal. En 1912, année du Patrimoine, la municipalité de Saint-Affrique a enfin réagi devant tant de misère et d'abandon. Une équipe du service technique a pris en main la restauration. Il ne s'agissait pas de rebâtir l'église mais de sauver les vestiges, les préserver et mettre en valeur ce joyau rural. Le travail exécuté est digne des meilleurs artistes !
Une carte postale d'environ 1920 (ainsi que l'autre non datée) témoigne du travail effectué : La petite patrie terrienne n'est pas abandonnée même lorsque, ayant donné son nom à un quartier de la ville, Saint-Vincent reste un ensemble cultuel qui ne cesse d'être au coeur des habitants de Valhauzy leur berceau, leur tombeau, leur vraie paroisse. Pour cela, il faut faire abstraction de l'environnement car un riche lotissement s'est construit autour du vénérable monument ...
Dans le cimetière toujours utilisé, la plupart des tombes arborent un marbre contemporain mais, quelques-unes, plus anciennes sont en grès local.
Sources :
- Jean Carel, LETTRE de la S.A.R.A.C n° 18 et "Saint-Affrique en images" 2004.
- Robert Aussibal, "revue du Rouergue" n° 135 - pages 239 à 241.